Pour grand-mère

L'hiver est particulièrement long cette année.
Nous sommes à la mi-février.
Les semaines défilent dans un ballet tourmenté de pluie et de vent qui semble interminable.

Ma grand-mère nous a quittés il y a quelques jours.
Les souvenirs affluent et peuplent mes rêves des dernières nuits, des vagues de nostalgie m'envahissent.
Ma tristesse est d'autant plus grande que je ne peux pas assister à ses funérailles, à la fois à cause de la distance géographique et parce que mon état de santé m'empêche de voyager.

Et puis, un signe de vie, un rayon de lumière.
Une promenade le long de la rivière voisine m'offre un moment d'animation suspendue.
La lumière douce, le bruissement des feuillages et le ruissellement de l'eau me procurent un sentiment de paix profonde.
Sous les arbres, je découvre des tapis de crocus sauvages aux couleurs douces et des nuages de perce-neige.

Toi qui aimais tant les fleurs, elles t'auraient enchantée.
Tendres, discrètes et fragiles, elles te ressemblent.
Chère grand-mère, je t'offre ces délicats bouquets d'un printemps qui arrive avant l'heure.
Ils nous rappellent que la vie est un cycle perpétuel, où la mort et la vie se confondent en un tout indissociable.

Je t'aime, grand-mère
Tu feras toujours partie de moi.

"TU N'ES PLUS LÀ OÙ TU ÉTAIS, MAIS TU ES PARTOUT LÀ OÙ JE SUIS", VICTOR HUGO